Les femmes et l’Aïkido

Sa pratique ne nécessite pas l’utilisation de la force physique et son efficacité repose sur le déplacement, le placement, l’engagement des hanches, le relâchement musculaire qui permet une meilleure circulation de l’énergie : le ki*.

L’aïkido est un art martial japonais, mais c’est en occident que les femmes s’en sont

emparées, attirées sans doute par son caractère non violent, chorégraphique et pourtant très martial...

N’importe quel mouvement peut être accompli par une femme. Elle ne le fera pas de la même manière qu’un homme. La force physique inférieure à celle des hommes sera compensée par un meilleur déplacement, un meilleur placement, une meilleure

vision, une réponse plus adaptée à l’attaque.

Aujourd’hui, un tiers des femmes accède au moins à la ceinture noire et au niveau des 2°/3°/4°DAN (grades supérieurs à la ceinture noire), on observe que les femmes persévèrent davantage que les hommes du même niveau.

*(Le Ki : énergie interne, considérée par la médecine traditionnelle chinoise comme le flux vital)

L’aïkido un art martial adapté aux femmes.

 "J’ai commencé en Octobre cette année.

Pour moi l'aïkido est un art martial basé sur la défense. C'est un sport qui permet d'utiliser l'énergie de l'autre pour l'amener au sol. Ce qui me plaît dans l'aïkido, c'est qu'il n'y a pas de "compétition" comme au judo, au karaté ou autres sports de combat.

Après plusieurs années d'expérience, on a des "réflexes de défense" ce qui peut être intéressant pour nous les filles !

C'est aussi un sport qui permet de travailler sa souplesse, son placement, sa posture.

Ce n’est pas un sport réservé qu'aux mecs alors les filles n'hésitez pas à venir essayer !

En tout cas, moi j'adore ! "

Caroline

 

 On est toujours à deux voire à trois pour faire les exercices, On travaille en équipe car on pratique avec tous nos collègues. J'ai réappris à respirer comme l'on apprend en chant vocal.

Les mouvements permettent de moins se faire mal au dos et de gagner en souplesse. On apprend à trouver son centre de gravité pour dompter les déséquilibres."

Magali

 


Sylvia, 4ème Dan, pratique l’Aïkido depuis 24 ans. Elle a trouvé le chemin d’une relation à l’autre, une activité physique satisfaisante et une certaine manière de poser un regard sur la vie.

“On peut acquérir une vision plus globale de ce qui se passe autour de soi et on peut prendre plus facilement des décisions pour choisir la solution la plus adaptée dans un contexte d’agression.”

• “La pratique de l’Aïkido permet de redécouvrir son corps. C’est une pratique complète qui sollicite l’ensemble du corps, en plus du cerveau. Les mouvements demandent une énergie, un engagement physique ; les projections nécessitent une certaine dynamique et, au bout du compte, les muscles sont très sollicités. On sent revivre son corps et on se forge une musculature spécifique, les muscles se densifient et il y a indéniablement un effet bénéfique.”

• “N’importe quelle technique, n’importe quel mouvement peut être accompli par une femme. Elle ne le fera pas de la même manière qu’un homme. La masse musculaire n’est pas la même, la tonicité n’est pas la même, l’intensité non plus, mais le déplacement pourra être effectué. Et quelquefois, la force physique inférieure à celle des hommes sera compensée par un meilleur déplacement, une meilleure vision, un meilleur rythme, une réponse plus adaptée à l’attaque.”

Florence, âgée de 34 ans, a découvert l’Aïkido il y a un an et demi, après une expérience du kung-fu et des bleus en arrivant au bureau. Elle y consacre du temps et de l’énergie, progresse rapidement et apprécie beaucoup.

 “ L’aspect self-défense est toujours utile, cela donne tout de même une certaine assurance, de pouvoir se défendre. Avec l’Aïkido, on peut projeter ou immobiliser l’adversaire, sans violence : c’est se défendre intelligemment.”

• “Il y a tout un rituel quand on entre dans un dojo. Les traditions, le respect de l’autre sont très importants. Les gens qui sont gradés sont très disponibles avec les débutants, pour enseigner leur savoir faire, c’est grâce à eux que l’on évolue et que l’on progresse très vite. C’est vrai qu’il y a moins de femmes, mais je ne me verrais pas faire de l’Aïkido uniquement avec des femmes, la mixité est très importante.”

• “ Mon entourage a constaté une évolution de mon comportement, de ma personnalité, ils me voient plus stable, plus heureuse, mieux dans ma peau (...). "

Sandra est journaliste, elle a vingt-neuf ans, pratique l’Aïkido depuis cinq ans et est ceinture noire 1er dan. L’Aïkido l’a aidée à aller vers les autres, vers la vie.

• “Le fait que ce soit mixte était le signe qu’il s’agissait d’un art martial accessible à tous, quels que soient sa taille, son poids. J’ai l’impression que les femmes sont plus favorisées que les hommes parce que l’Aïkido demande de la souplesse et de l’agilité, d’utiliser non pas les muscles des épaules ou des bras, mais vraiment l’investissement des hanches.

• “C’est un art martial qui apporte beaucoup sur le plan humain, j’ai acquis beaucoup de sérénité et de confiance en moi-même. C’est vrai que la façon de pratiquer l’Aïkido est une façon d’être dans la vie. C’est laisser passer, se placer, éviter, et surtout ne pas se confronter physiquement à un adversaire éventuel.”

• “Mieux vaut être un roseau et laisser passer le vent, plutôt que d’être un chêne
déraciné pour s’être obstiné à affronter un élément bien plus fort que soi. Je l’ai maintes fois vérifié dans la vie quotidienne. C’est vrai qu’il s’agit d’un art martial qui éduque ma façon de vivre. ”

Questions à une jeune candidate reçue au 1er dan – juin 2017

Caroline David
Caroline David

1.Quelle sensation as-tu eu lors du passage de 1er dan en Juin 2017?

– Lors du passage de 1er dan en juin, j’ai ressenti beaucoup d’adrénaline et beaucoup d’appréhension.

2. As-tu trouvé cela difficile?

– Oui car malgré le fait que les techniques soient celles pour lesquelles j’ai été préparée, la difficulté était de ne pas connaître son uke.

3. Quel est ton sentiment à l’heure actuelle?

– Je suis fière d’avoir obtenu cette ceinture noire, d’autant plus que l’année a été dure avec la pression des épreuves anticipées du bac. Toutefois, j’ai l’impression que ce que j’ai accompli est incomplet. La ceinture noire est le premier pas pour commencer l’aïkido. C’est le début de cette discipline. Je ne peux me réjouir entièrement et dois continuer à travailler durement. 

4. De quelle manière t’étais-tu préparée au passage? Quel rythme d’entraînement?

– Je me suis préparée psychologiquement et physiquement au passage, avec un rythme d’entraînement assez soutenu (lundi, mercredi, vendredi et samedi, soit 4 fois par semaine, à raison de 5h par semaine, en rajoutant les cours pendant les vacances scolaires et les stages interclubs, tel que le stage de 4 jours à Saint-Hilaire)

5. Avais-tu des doutes avant de passer?

– Oui, il n’existe pas de risque zéro. Comme toute personne qui pratique une discipline sportive, même si on est confiant, on ne peut jamais être sûr de soi.

6. Qu’est-ce qui t’a fait tenir jusqu’au bout?

– Je m’étais fixée un objectif: obtenir le bac de français en même temps que la ceinture noire, à 16 ans.

Etant donné que cela fait 10 ans que je fais de l’aïkido avec mon professeur Karl Elhar, c’est un projet que nous avions en commun. Il m’a poussée à la ceinture noire. Et pour lui, pour moi, je devais l’apporter.

7. Quel est ton secret de réussite?

– Le travail et le soutien de mes proches et plus particulièrement celui de ma mère, qui m’a accompagnée à tous les stages et qui m’a soutenue, même quand on m’a dit qu’il serait dur d’obtenir ma ceinture noire, ainsi que ma sœur, qui m’a donné la force pour réussir.

8. Que conseillerais-tu aux ados afin qu’ils, s’assurent de la réussite au 1er dan? Comment faire?

– Aimer l’aïkido.  Vivre l’aïkido et être motivé.

9. Envisages-tu le 2ème dan et quand?

– Oui, dans deux ans.

10. Souhaites-tu enseigner l’aïkido plus tard?

– Oui, enseigner est le plus beau métier du monde et enseigner sa passion c’est encore mieux.

 

Caroline DAVID, début de la pratique en 2007(6 ans), 1er Dan aïkido, le 17 juin 2017(16 ans).


Articles de la Commision Jeune de la Ligue IDF FFAAA